La filiale de Comcast, qui vient de racheter de la pépite français, enrichit son offre de plateformes SSP[1] vidéo auprès des régies TV afin de gérer la commercialisation de l’ensemble de leurs inventaires vidéo et faciliter la gestion des campagnes multi-écrans.
Complémentarité des expertises
Créé il y a 9 ans, FreeWheel édite la plateforme d’adserving vidéo leader sur le marché américain. Spécialiste de la gestion de la commercialisation en gré à gré des vidéos premium, l’entreprise est entrée dans le giron du câblo-opérateur Comcast en 2014 pour un montant de 320 millions de dollars. Elle compte une cinquantaine de clients, parmi les principaux groupes, réseaux audiovisuels, et distributeurs vidéo. Ses solutions sont notamment utilisées par les régies de la quasi-totalité du marché TV US (23 acteurs sur 25, selon les déclarations d’Emmanuel Josserand, Directeur Marketing Europe de l’entreprise). FreeWheel gère ainsi 90% des ventes en gré à gré aux Etats-Unis. Le rachat par Comcast a lui permis de doubler ses effectifs et de se développer à l’international, en Grande-Bretagne où Channel 4 et Sky font appel à ses services, ainsi qu’en Allemagne et Autriche toujours pour le groupe Sky, et MediaLaan en Belgique.
De son côté, StickyADS.tv, fondée en 2009, s’est développée sur le segment de la monétisation des contenus vidéo tout d’abord en tant qu’ad network puis, dans le rôle de Supply Side Platform (SSP) vidéo, grâce au développement d’une plateforme programmatique visant à « aider les éditeurs TV à définir leur règles de monétisation et à maximiser leurs revenus », explique Gilles Chetelat, Directeur général et Co-fondateur de StickyADS.tv[2]. Après un développement international entamé dès 2013 en Europe (Allemagne, Italie et Grande-Bretagne), elle vient d’ouvrir un bureau à New-York en septembre dernier. L’entrée sur ce marché sera désormais grandement facilitée.
L’opération, d’un montant non confirmé de 110 millions de dollars, non seulement consacre le partenariat stratégique signé par les 2 entreprises en 2015, mais est également l’occasion pour FreeWheel d’ajouter la corde programmatique à son arc. Elle « permet de réunir 2 sociétés qui partagent – des 2 côtés de l’Atlantique – une compréhension fine des enjeux et des opportunités offerts par l’écosystème de la « Nouvelle TV » » pour Doug Knopper, co-fondateur et co-CEO de FreeWheel.
Valorisation et monétisation optimisées de la vidéo premium
Avec le développement accéléré des inventaires vidéo (+30% chaque trimestre depuis les 9 dernières années selon Thomas Brémond, DG Europe de FreeWheel) et de la commercialisation programmatique, être en mesure d’offrir aux éditeurs de contenus premium une plateforme unifiant différentes méthodes de commercialisation, différents types de deals, intégrant des capacités de ciblage – contextuel, data et user via l’authentification – et permettant de gérer des campagnes pluri-écrans est un véritable avantage. Surtout vis-à-vis des géants du Web, tels Google, qui n’ont pas forcément à cœur la protection des intérêts des éditeurs, contrairement à FreeWheel, filiale de Comcast, et StickyADS.tv, dont c’est le credo depuis sa création. C’est également l’opportunité de mettre un pied dans un secteur qui a le vent en poupe : le développement du programmatique à l’ensemble des espaces publicitaires TV, linéaires compris.
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[1] Service dédié à l’automatisation et à l’optimisation des ventes d’espaces publicitaires display des éditeurs. Egalement appelé Yield Optimizer. Diffusion des inventaires disponibles auprès des autres plateformes du marché (AdEx, DSP, AdNetworks…), possiblement en temps réel. L’éditeur choisit l’inventaire qu’il propose (invendus, totalité…), la SSP recherche la meilleure offre faite sur les emplacements qu’elle gère et le profil de visiteur détecté et diffuse automatiquement la publicité correspondante.
[2] Interviewé dans le cadre de l’étude « Programmatique en télévision : nouvel en jeu de l’achat d’espaces publicitaires » publiée par NPA Conseil en Septembre 2015.