Presse et vidéo : la stratégie de The Economist

Il y a un an, l’hebdomadaire britannique The Economist, spécialisé en économie internationale, politique et finance, créait au sein de sa rédaction un service dédié uniquement à la vidéo documentaire de qualité : The Economist Films.

  • S’appuyer sur la référence The Economist pour des contenus de qualité

Le projet de The Economist Films tient en la volonté d’explorer de nouveaux sujets pour lesquels l’hebdomadaire n’était pas forcément connu. En misant sur l’image de qualité qu’évoque la marque The Economist et voulant échapper aux tentations des vidéos virales courtes qui pullulent sur les réseaux sociaux, la rédaction a fait le choix du format documentaire de 15 à 20 minutes afin de traiter en profondeur les sujets abordés, tout en gardant un haut niveau éditorial. Les vidéos documentaires sont ainsi organisés en séries thématiques : le futur du travail (série Future Works), les start-ups des nouvelles technologies (série The Disruptors), le voyage (série Passport) ou les questions de politique mondiale (série Global Compass abordant les sujets de l’euthanasie, le monde carcéral, l’énergie solaire, la chirurgie cardiaque et la drogue). De plus, des vidéos plus courtes sont également proposées (teasing de vidéos documentaires futurs ou vidéos d’actualité). L’accès à ces vidéos est totalement gratuit, que ce soit par l’intermédiaire de YouTube ou Facebook, mais aussi sur un site Internet dédié. Selon Nicholas Minter-Green, président de The Economist Films, la volonté de ce projet est de démontrer que ce n’est pas parce que le contenu est gratuit et facile d’accès qu’il s’agit d’un contenu jetable ou de mauvaise qualité. Afin de monétiser ces contenus, le choix du sponsoring a été le plus évident : cela ne perturbe en rien l’expérience utilisateur lors des visionnages (aucun pre-roll ou mid-roll) tout en permettant aux marques d’apposer leur logo en début de vidéo et profiter de l’image de qualité de The Economist. Turkish Airlines sponsorise ainsi la série Passport ou Salesforce la série Future Works.

  • Un premier bilan positif avant une expansion du service sur d’autres formats

Un an après, l’équipe attelée au projet de The Economist Films a doublé ses effectifs et a notamment recruté Cherry Jordan, chef de production et ancienne salariée de Vice. Celle-ci accepte la comparaison avec son ancien employeur tout en précisant que l’expertise des journalistes de l’hebdomadaire britannique permet de couvrir davantage de sujets et ce de façon plus poussée. Ainsi, depuis la mise en place du service vidéo en mars 2015, ce sont 1 011 vidéos qui ont été publiées sur Facebook par The Economist[1], provoquant plus de 114 millions de vues et suscitant près de 710 000 interactions (likes, partages, emojis, commentaires) selon les chiffres NPA Conseil. Fort de son succès, The Economist Films souhaite également se tourner vers des formats plus courts qui seront intégrés dans l’application Espresso[2] développée par The Economist depuis 2014 sous l’appellation Espresso TV. Prévu pour octobre 2016, Espresso TV proposera quotidiennement une vingtaine de formats courts dont du décryptage d’actualité en vidéo.

En plus d’une arrivée prochaine sur mobile, une application The Economist Films vient également d’être lancée sur Apple TV et Amazon Firestick, permettant de retrouver sur son téléviseur les documentaires produits par l’équipe de l’hebdomadaire. A terme, la direction du service vidéo n’exclut pas un partenariat avec des broadcasters américains ou britanniques pour co-produire des documentaires plus longs de type 90 minutes.

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[1] Vidéos courtes traitant de l’actualité + vidéos-documentaires produites par The Economist Films.

[2] Lancé en 2014, l’application Espresso propose quotidiennement à l’aube, un condensé des évènements majeurs qui se dérouleront la journée