Depuis plusieurs semaines, ce nouveau réseau social fait parler de lui et suscite la curiosité de nombreux internautes français. Mastodon se présente comme un espace libre en open source, décentralisé où la publicité est totalement absente. Néanmoins le risque pour lui est de rejoindre la longue liste des réseaux sociaux n’ayant pas dépassé l’étape du buzz. Analyse des forces et faiblesses du réseau.
Un « Twitter-like » opensource
Lancé en octobre 2016, l’application reprend dans les grandes lignes le principe de Twitter. L’utilisateur peut poster librement des messages avec une limite de 500 signes et baptisés « Pouet », échanger publiquement et de façon privée avec d’autre personnes, utiliser des hashtags et des émojis, suivre des comptes, obtenir des abonnés. Le design est également très proche de Tweetdeck, une application permettant de consulter et gérer un ou plusieurs comptes Twitter via une interface graphique spécifique (fonctionnement en colonne). Il existe néanmoins des différences avec Twitter, à commencer par la présence des « instances », des salons de discussions dans lesquels le nouvel utilisateur devra nécessairement s’inscrire au moment de l’ouverture de son compte. Il en existe aujourd’hui plus de 400 instances sur le réseau. Celui-ci se distingue également par son approche Open Source permettant à chaque utilisateur de modifier la plateforme et de mettre au point de nouvelles interfaces. Ainsi le jeune réseau social n’appartient à personne, ou plutôt appartient à l’ensemble de ses utilisateurs. Les données utilisateurs ne sont pas utilisées à des fins commerciales, la publicité en est absente, et il n’y pas d’algorithme filtrant le contenu, ce qui semble rendre le réseau séduisant auprès de nombre d’utilisateurs déçus de Twitter.
Un fonctionnement trop complexe ?
Pour le moment l’intérêt pour Mastodon relève avant tout de la curiosité, essentiellement auprès d’une population d’aficionados du web. Alors qu’il comptabilisait environ 40 000 membres il y a une semaine, son audience a plus que triplé depuis (145k inscrits sur les 400 instances existantes). Néanmoins de nombreux problèmes de connexion, ainsi que de validation d’inscriptions font déjà leur apparition. Sur le site, un message prévient actuellement qu’en raison d’un fort trafic les inscriptions sont fermées sur certaines instances. Un ensemble de signaux qui montrent à la fois tout l’engouement autour du nouveau venu mais également un manque de compréhension du grand public sur son mode de fonctionnement. Le concept des « instances » n’est pas nécessairement clair aux yeux du grand public et le blocage des inscriptions apporte une expérience déceptive aux internautes souhaitant s’inscrire au réseau.
Dernier d’une liste de réseaux tombés dans l’oubli ?
De nombreux réseaux ont déjà connu le même engouement spontané avant de rapidement tomber dans l’oubli. Qu’il s’agisse d’Ello, de Diaspora ou encore de Peach, tous étaient présentés comme des concurrents sérieux aux grands réseaux déjà en place avant de retomber dans l’anonymat le plus total. Car malgré l’enthousiasme suscité depuis plusieurs semaines autour de Mastodon, ce réseau peut paraître compliqué et ne fédère aujourd’hui qu’une communauté très minime.